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Le Blog de Cogan
1 juillet 2007

Un groupe d'indigenes vivant jusqu'alors en isolement volontaire est apparu au monde exterieur

Un groupe d'indigenes vivant jusqu'alors en isolement volontaire est apparu au monde exterieur.
Comment eviter de voir disparaître ces peuples qui vivent en symbiose avec la Nature?

ICRA News - ICRA International
Fin mai, un groupe d'indigenes vivant jusqu'alors en isolement volontaire est apparu au monde exterieur.
Cela s'est passe dans le Nord de l'État de Pará. Les membres du groupe ont marche pendant cinq jours et parcouru plus de cent kilometres a travers la dense foret amazonienne ; ils ont traverse la frontiere de Mato Grosso et sont arrives a l'improviste dans un village des indiens Kayapó.

Il est important de signaler que ce contact n'a pas ete le resultat d'une decision librement prise mais d'une incursion d'exploitants forestiers dans leur territoire, qui les a obligee a fuir et a entreprendre cette longue et dure traversee jusqu'au village.

Il s'agit d'un groupe de 87 indiens Metyktire (un sous-groupe des Kayapó), qui avaient ete initialement contactes en 1950 mais qui avaient decide a l'epoque de retourner dans la foret ; depuis, ils ont toujours vecu en isolement volontaire.
D'apres les rapports, le premier contact a ete fait par deux hommes qui ont produit des sons devant l'une des maisons du village et qui ont ete vus par deux jeunes gens. Une fois surmontee la mefiance mutuelle suscitee par cette rencontre inattendue, le reste du groupe est entre peu a peu dans le village Kayapó.

Par precaution, il a ete decide que seuls les membres du village pourraient avoir des contacts avec les Metyktire, pour eviter la contagion de maladies contre lesquelles ils n'ont pas de defenses immunitaires.
Le village est habite par des indiens de la meme ethnie qui, dans les annees 50, avaient decide d'etablir des contacts avec les blancs.
Le leader du village, Megaron Txucarramae, qui est egalement delegue aupres de la FUNAI (Fondation nationale indigene du Bresil), est l'interlocuteur des nouveaux venus. D'apres la FUNAI, on ne sait pas encore s'il y a d'autres Metyktire dans la foret, blesses ou morts, ou qui n'aient pas encore decide d'en sortir.

On croyait que les Metyktire avaient disparu ; personne ne savait ou ils etaient. Ils ont ete accueillis avec beaucoup de joie par les Kayapó, avec des chants et des danses. D'apres les recits, les Metyktire parlent une version plus pure du mebengokre (la langue des Kayapó), ils sont grands et forts, ils portent les cheveux longs et le botoque (un disque de bois insere dans la levre inferieure).

Pour Gilberto Hazaña et Sydney Possuelo, du Centre de travail sur les indigenes, ces peuples qui vivent en isolement volontaire ont cherche des regions isolees pour s'y refugier, des regions non convoitees par l'acharnement mercantiliste (ou missionnaire) de nos "fronts d'expansion".
Nous estimons qu'il existe encore dans l'Amazonie (surtout bresilienne, mais aussi bolivienne, peruvienne, colombienne, venezuelienne, equatorienne et guyanienne) des dizaines de groupes autochtones qui vivent presque de la meme maniere qu'il y a cinq cents, six cents ou mille ans : vetus seulement de parures de plumes ou de cache-sexe, vivant de la chasse, la peche, la cueillette et l'agriculture artisanale, se servant de haches de pierre et utilisant le feu, sans maladies virales et dans un environnement plantureux.

Il est indeniable que la plupart des peuples isoles de l'Amazonie se trouve aujourd'hui une situation extremement grave, du fait de l'avancee des fronts predateurs (forestiers et miniers) sur les dernieres zones vierges de la region.
Ce recent contact du peuple Metyktire est une bonne occasion pour reflechir a l'avenir de ces peuples isoles.
Premierement, il faut bien se rappeler qu'ils ne se sont pas mis en contact par leur propre decision.
Bien au contraire : d'apres les premieres versions, ils echappaient aux exploitants forestiers et ils ont fui pendant cinq jours a travers la foret dense pour arriver finalement chez leurs freres Kayapó. C'est-a-dire qu'ils auraient pu etre abattus par les forestiers - comme c'est arrive dans bien des cas - sans laisser de traces ; heureusement, ils ont pu echapper.
Bien d'autres questions se posent : quel avenir peuvent avoir ces communautes lorsqu'elles sont forcees de contacter le monde exterieur ou regne le mercantilisme et ou le plus interessant de l'affaire va etre la diffusion d'images montrant des indiens nus qui portent le botoque aux levres ?
Quel avenir auront-elles en s'integrant a un pays - et a un monde - ou regne si souvent le racisme et ou la plupart des indigenes vivent dans la pauvrete extreme ?
Quel sera l'avenir des dizaines de communautes qui habitent encore la foret, au Bresil surtout, et dont les territoires sont livres aux entreprises forestieres, minieres et petrolieres au nom du developpement et de la croissance economique du pays ?

Peut-etre le plus important serait-il de nous demander ce que nous pouvons faire pour que les droits de ces peuples soient respectes et qu'ils puissent decider librement s'ils veulent vivre isoles ou non.
À cet egard, nous sommes d'avis qu'il faut d'abord faire savoir qu'ils existent et reussir a faire comprendre et a faire respecter leur decision de vivre en isolement. Il faut que les gens comprennent qu'il ne s'agit pas de peuples ignorants qui vivent dans la misere, mais de peuples qui ont une culture a eux, adaptee a utiliser durablement l'environnement plantureux ou ils habitent.
Parallelement, il est indispensable de faire en sorte que les gouvernements reconnaissent les droits territoriaux de ces peuples - des droits anterieurs a l'existence des États nationaux actuels - et qu'ils veillent a les faire respecter en empechant l'acces a leurs territoires des exploitants forestiers, miniers ou autres qui viennent les detruire.
Sans l'appui de la societe exterieure, ces peuples ne pourront pas defendre leurs territoires ancestraux contre des envahisseurs armes et sans scrupules, et n'auront d'autre choix que de contacter le monde exterieur ou disparaitre. C'est pourquoi nous devons redoubler d'efforts pour proteger les droits des peuples indigenes qui vivent en isolement volontaire.

ICRA va sous peu lancer une campagne de soutien aux peuples indigenes, dont les Kayapó et les Yawalapiti, du parc du Xingu au Bresil dans leur legitime lutte contre les projets de barrages hydroelectriques sur le fleuve Xingu et ses affluents, menacant gravement la survie des peuples riverains.

Article redige a partir d'informations tirees de : "Indio brabo", article de Rodolfo Salm
publie dans Correio da Ciudadania, mis en ligne sur le site du WRM
http://www.wrm.org.uy

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Commentaires
H
Je ne sais où va le monde mais à regarder la course de l'humanité... On court droit dans le mur... Si ces Peuples Premiers disparaisent c'est toute une culture qui disparait mais aussi l'espoir que l'humanité change un jour... Car si on est pas capable déjà de respecter nos frères alors comment pourront nous survivre après eux... S'ils disparaisent...On est les prochains sur la liste car les humains ont oublié qu'on faisait partie d'un tout et si dans ce tout un des organes est malade ou disparait c'est tout l'ensemble qui court à sa perte... Je garde espoir mais parfois le doute envahit mon esprit tellement l'avenir nous parait incertain à cause de la bétise humaine, de l'égoisme... <br /> Voilou voilà,<br /> Heureusement qu'il y a encore des gens comme toi pour ouvrir les yeux des gens sur tout ça...<br /> Bisous<br /> Hélégia
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